Nouveau Réseau de Proximité (NRP), démotropolisation, relocalisations

Lors de l’une des saillies médiatiques dont il a le secret, le ministre Darmanin a tenu à peu près ces propos concernant son nouveau réseau de proximité : « nous ne faisons pas cette réforme pour les personnels, mais pour le service public et ses usagers ».

Nous avons démontré très clairement que la seconde partie de cette affirmation était une blague. Les élu.es locaux, leurs administré.es et les contribuables qui nous sollicitent l’ont bien mesuré.
Quant à la première partie de cette phrase, les agentes et les agents avaient bien compris, merci, qu’ils ne comptaient pas aux yeux des pouvoirs publics.
Peu importe donc au ministre les projets personnels brisés, la dégradation des conditions de travail, l’absence de reconnaissance des qualifications et des efforts d’adaptation accomplis, la déliquescence des perspectives de carrière et de promotion, la détérioration de la qualité du service rendu,...Pas plus que les cinq gestes désespérés survenus depuis l’annonce des cartes du NRP (nouveau réseau de proximité).
C’est purement et simplement de la maltraitance, une gestion inhumaine des ressources.
Et le sinistre et avec lui tous ses sbires vont encore plus loin.
Ils nient tout bonnement la technicité des personnels, celle acquise de l’expérience ou de la formation.

Pour eux, nous sommes toutes et tous interchangeables. N’importe qui peut faire, notre travail, même une machine, avec juste quelques jours de formation.
L’animateur de MFS remplacera sans aucun problème les équipes d’accueil des CFP ; le buraliste encaissera sans coup férir et moyennant une rémunération conséquente, les produits locaux et même paraît-il les impôts ; le jeune en service civique, recruté désormais via le Bon Coin, insufflera son savoir légendaire en informatique (et en fiscalité) aux pauvres « illectronistes » ; l’algorithme remplacera avantageusement toute la chaîne du contrôle fiscal, de la recherche à la vérification en passant par la programmation ; des salariés du privé, payés au lance pierre et étroitement surveillés, muni d’un script bien senti, géreront la relation client sans perdre aucun appel; le recouvrement unifié échoira très vite à d’autres sphères que la DGFiP avec beaucoup plus d’efficacité, n’en doutez point; l’informatique sera livrée aux appétits féroces des SS2I qui squattent déjà nos ESI et nos bureaux d’étude…...
Alors effectivement, pourquoi les pouvoirs publics s’enquiquineraient-ils à améliorer les parcours professionnels, à ménager des débouchés de carrière et professionnel valorisant, pourquoi s’échiner à trouver des mécanismes de reconnaissances et de promotion avantageux pour les personnels, pourquoi enfin chercher, dans une gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois, des compétences et des qualifications, les voies d’une formation qualifiante qui permettrait de faire monter en compétence les agentes et les agents confrontés à l’omniprésence du numérique.
Leur message est d’une limpide clarté nous ne sommes RIEN. Si nous n’étions pas là ça marcherait tout aussi bien.
Alors, entre deux journées de grève, entre deux séances de signatures de pétition, entre deux distributions de tracts, entre deux marches républicaines, entre deux pique-niques militants, entre deux rencontres avec les élu.es, entre deux opérations de décoration de nos centres des finances publiques, quand nous sommes « au travail », levons toutes et tous le pied.
Ne perdons pas notre vie à la gagner, l’inertie est aussi une forme de résistance et d’action ! Obtenons le retrait du plan Darmanin/Fournel et l'ouverture de véritables négociations.

Faut pas prendre les agent.es de la DGFiP pour des pions