Le ministre de l’action et des comptes publics a engagé un projet de vaste refonte de l’organisation territoriale (et fonctionnelle) des services de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) baptisé « géographie revisitée ». La communication gouvernementale met l’accent sur la présence de « points de contact » sans préciser le fond du projet. Mais sa présentation est trompeuse : elle mélange l’évolution du réseau territorial de la DGFiP « proprement dit » et celle de « points de contacts » généralistes (notamment les maisons France service) qui ne sont pas des services de la DGFiP « proprement dit ».

Le gouvernement mène une offensive auprès des élu.es et des agent.es des Finances publiques pour vanter son plan baptisé « géographie revisitée ». Celui-ci prévoit des transferts de missions et de services internes à la DGFiP ainsi qu’une profonde réorganisation des services déconcentrés.

Emmanuel Macron et Edouard Philippe avaient assuré que les services de l’État partiraient à la reconquête des territoires : ils font l’inverse à la Direction générale des Finances publiques (DGFiP), laquelle avait déjà vu son réseau territorial diminuer sous l’impact des suppressions d’emplois et de nombreuses trésoreries de proximité. Elle est particulièrement concernée.

Le sentiment d’abandon exprimé par une partie importante de la population ne risque pas de diminuer à l’avenir, bien au contraire. Le gouvernement s’apprête en effet à engager une vaste opération de repli territorial de la DGFiP qu’il a l’audace d’intégrer et de présenter dans un plan global de « reconquête des territoires ». Inédite par son ampleur (tous les services de la DGFiP et tous les territoires sont concernés) et sa brutalité (tout doit être engagé d’ici 2022) cette opération, improprement nommée « géographie revisitée », est en réalité une « géographie abandonnée ».