Le gouvernement vient de reconduire la garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA) pour la 13ème année consécutive. Mise en place en 2008, la GIPA doit compenser les faibles augmentations de la valeur du point d’indice.

Ces augmentations sont tellement insuffisantes au regard de l’inflation que de nombreux fonctionnaires subissent des pertes de pouvoir d’achat. Le pouvoir d’achat, comme toute richesse, n’a de valeur que relative : un salaire peut augmenter en monnaie courante, mais baisser en valeur constante si l’inflation progresse plus rapidement !

La GIPA 2020 devrait être mise en paiement sur la paye de décembre.

Rappelons d'abord l'appellation mensongère qu'est la GIPA puisqu'elle ne s'applique qu'au seul traitement, salaire de base de tout fonctionnaire. Elle ne prend donc pas en compte les primes qui composent pourtant une part de plus en plus importante de la rémunération:

  • de 20% pour beaucoup d'agents de la DGFiP;
  • à + 300% pour certains AGFiP. 

Le "i" de GIPA insiste bien sur le caractère individualisé de cette indemnité. C’est là que la mesquinerie et les bidouillages technocratiques de l’Etat-patron prennent toute leur saveur...
En effet, le mécanisme prend en compte l’indice détenu par l’agent, il y a 5 ans et le compare à celui détenu l’année dernière, quelle que soit la raison de la progression.
Ainsi, le gouvernement considère comme normal que la progression indiciaire attachée à une promotion obtenue par un agent serve essentiellement à couvrir l’inflation plutôt qu’à valoriser l'agent par une véritable augmentation de salaire !

Cerise sur le gâteau, depuis 2017, pour les agents de catégorie B et depuis 2018, pour les agents de catégorie C et A
L’abondement indiciaire auto-financé par les agents du « Transfert primes/points » et le reclassement PPCR sont pris en compte pour la détermination de la GIPA.

Solidaires Fonction publique avait analysé l'incidence du « Transfert primes/points » et avait demandé dans un courrier du 27 février 2017 à la Ministre de la Fonction Publique «de bien vouloir décider qu’à l’avenir le nombre de points d’indice attribué à l’occasion de l’opération de transfert primes/points soit défalqué du nombre de points servant à déterminer les traitements indiciaires bruts dans la période de référence pour les agents qui se voient appliquer l’abattement indemnitaire. » 

Conséquence pour la GIPA 2018 à la DGFIP :
L'effet conjugué des faméliques revalorisations du point d’indice de juillet 2016 (+0,6%) et février 2017 (+0,6%), du « Transfert primes/points » et de PPCR (au minimum 4 points d'indice) suffit pour dépasser l'inflation cumulée sur la période de référence, et donc à être inéligible à la GIPA.

Ainsi à la DGFIP, le nombre de bénéficiaires de la GIPA devrait se compter sur les doigts d’une main.